Sommeil : quand le marchand de sable ne passe plus

L’être humain passerait un tiers de sa vie à dormir. Cependant, nous ne sommes pas tous égaux face au sommeil et ces moments de repos s’avèrent être un véritable calvaire pour certaines personnes. Insomnie, apnée du sommeil ou encore somnambulisme sont quelques-uns des troubles du sommeil qui empoisonnent les nuits de millions de personnes. Une prise en charge de ces pathologies est heureusement possible, notamment au sein d’unités spécialisées à l’instar du laboratoire du sommeil du Centre Hospitalier Universitaire Brugmann.

Bien dormir… pas si simple !

Il est évident qu’à un moment ou à un autre de la vie, nous sommes tous amenés à passer quelques mauvaises nuits. Cependant, lorsque cela devient régulier et s’étend sur une longue durée, cela peut s’avérer dangereux pour la santé. Les troubles du sommeil peuvent avoir de graves conséquences et ainsi provoquer des affections cardiovasculaires ou des troubles neurologiques par exemple, mais aussi favoriser l’apparition de l’obésité, du cholestérol et du diabète, entre autres.  

Le Dr Johan Newell, responsable médical du laboratoire du sommeil du CHU Brugmann tient, d’ailleurs, à rappeler l’importance du sommeil, un besoin physiologique nécessaire au maintien du bon équilibre de l’organisme. «Un bon sommeil suffisant et de qualité a une importance pour toutes sortes de processus psychiques et physiques. Un mauvais sommeil a un impact sur de nombreux éléments tels que la mémoire, la concentration, l’humeur, risque cardiovasculaire, métabolique, etc. Ce qui importe c’est la qualité et la durée du sommeil. De nombreuses personnes se privent actuellement de plus en plus d’heures de sommeil et ce n’est pas une bonne chose, car même s’ils ont un sommeil de bonne qualité et aucune pathologie du sommeil, le fait de ne pas dormir assez d’heures, et ce de manière répétée, peut avoir un impact plus ou moins important. ».

Une médecine spécialisée

Le laboratoire du sommeil du CHU Brugmann a été fondé par le Pr Guy Hoffmann, au cours des années 80. Le Pr Daniel Neu, entre autres somnologue certifié et ex-responsable du laboratoire du sommeil du CHU Brugmann, retrace brièvement son histoire : « Au départ, le laboratoire du sommeil ne comportait que quelques lits spécifiquement dédiés à des enregistrements de sommeil dans l’une des unités d’hospitalisation de l’ancien service de psychiatrie. » Au fil des années, le laboratoire a évolué et a fini par déménager dans un bâtiment entièrement consacré à la médecine du sommeil. « Aujourd’hui, le laboratoire du sommeil est toujours intégré au service de psychiatrie, mais il a migré dans un bâtiment indépendant, issu de la fondation Boël ». Depuis sa création, ce sont trois responsables médicaux qui se sont succédé. « Le Dr Olivier Le Bon fut le premier responsable médical de l’unité. Je l’ai ensuite remplacé en 2007 et récemment, en 2020, c’est le Dr Newell qui reprit ce poste ».  

Le laboratoire du sommeil accueille chaque année de nombreux patients atteints de divers troubles. Le but des soignants est de pouvoir diagnostiquer et traiter leurs troubles afin de leur permettre de retrouver un sommeil de qualité. « Nous traitons diverses pathologies dont celles liées à des troubles respiratoires qui vont du ronflement, ou aussi bronchopathie, au syndrome d’apnée du sommeil. En consultation, nous prenons en charge les patients atteints d’insomnie, mais pas uniquement… Nous traitons également des personnes atteintes de troubles neurologiques et moteurs du sommeil comme les jambes sans repos, les parasomnies, les hypersomnies, etc. » indique le Dr Newell. L’insomnie est d’ailleurs le trouble du sommeil le plus connu et affectant un grand nombre de patients. Mais comment l’identifier ? Le Pr Neu donne quelques pistes : « L’insomnie peut être définie par plusieurs plaintes co-existantes ou présentes séparément. Ainsi, il peut y avoir des difficultés à s’endormir, des difficultés à maintenir le sommeil avec des éveils intercurrents et/ou des difficultés de réendormissement, des éveils spontanés ressentis comme étant trop précoces, un sommeil de qualité altérée et/ou des sensations de non-récupération indépendamment de la quantité de sommeil générée. ». Cependant, les troubles du sommeil ne se limitant pas uniquement à l’insomnie, le Pr Neu tient à rappeler que l’unité se concentre sur tous les troubles du sommeil existants. « Au sein de notre unité, nous appliquons la médecine du sommeil dite “générale”. Les personnes qui y travaillent sont formées pour l’ensemble des troubles du sommeil existants. Nous sommes donc capables de diagnostiquer, de traiter et de suivre des patients atteints de n’importe quel trouble du sommeil. ».

Le laboratoire du sommeil du CHU Brugmann est de ce fait, une unité en perpétuelle évolution qui dispose ainsi de nombreuses ressources pour accompagner les patients. «Tous les traitements que nous appliquons sont des traitements de pointe validés factuellement par la médecine du sommeil et rentrant dans les recommandations cliniques internationales. » explique le Dr Newell. Il poursuit en détaillant certains des traitements proposés : « Pour un syndrome de l’apnée du sommeil sévère par exemple, nous allons proposer une ventilation non invasive, des traitements positionnels, orthèse faite sur mesure ou une chirurgie. Pour les troubles neurologiques, nous appliquons des stratégies pharmacologiques spécifiques validées et prescrites par les soignants de l’unité. Concernant les insomnies chroniques, il existe des approches non médicamenteuses basées sur les thérapies cognitives comportementales d’insomnie individuelle ou en groupe, bien que personnellement, je préfère l’expression “rééducation au sommeil”, “coaching” ou “psychoéducation”. », explique le Dr Newell.

Quand faut-il s’alerter au sujet de son sommeil et sauter le pas de la prise en charge médicale ? « À partir du moment où la personne a l’impression que son sommeil n’est pas réparateur malgré un nombre élevé d’heures de sommeil et qu’elle est somnolente durant journée, elle doit s’alerter sur l’état de son sommeil. Par ailleurs, il faut également apprendre à distinguer la fatigue de la somnolence. La fatigue est une plainte aspécifique tandis que la somnolence est définie comme la facilité à s’endormir en journée. » conclut le Dr Newell.

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