Pour parer au « Grey Day », les institutions de soins poursuivent leur transition énergétique !

Qu’elles soient solaires, éoliennes ou hydrauliques, les énergies renouvelables révolutionnent notre consommation d’énergie en allégeant la facture et en préservant notre santé et l’environnement. Conscientes des enjeux sanitaires, économiques et environnementaux que cela implique, les institutions de soins investissent dans des installations de production d’électricité verte de plus en plus performantes.   

Prise de conscience

Depuis peu, le mois de février est synonyme de « Grey Day » en Belgique. Tombé le 5 février dernier, ce jour marque (théoriquement) l’épuisement total des ressources en énergie renouvelable. Concrètement, cela signifie qu’en à peine cinq semaines, le Royaume a d’ores et déjà épuisé toute son énergie verte et devra donc se contenter des énergies « grises », issues du nucléaire ou des énergies fossiles, pour le restant de l’année. Bien qu’elles soient de plus en plus exploitées, les énergies renouvelables ne constituent donc, à l’heure actuelle, qu’une infime partie de notre consommation d’énergie. Selon les derniers chiffres de l’office européen des statistiques, Eurostat, parus en janvier dernier, seul 9,4% de l’énergie utilisée chez nous provient de sources renouvelables (chiffres pour 2018). La moyenne européenne étant de 18%, la Belgique est visiblement très en retard sur ses voisins européens. L’objectif des 13% d’ici 2020, fixé par l’UE à la Belgique, semble malheureusement d’ores et déjà compromis. L’abandon total des énergies non renouvelables n’est dès lors pas prévu de sitôt, mais les institutions de soins poursuivent malgré tout leurs efforts et leur transition énergétique : lucides sur leur position de grands consommateurs d’énergie, elles s’investissent dans cette démarche, notamment en devenant auto-producteur d’électricité.

Des bâtiments économiques et écologiques

Les Hôpitaux Iris Sud placent l’année 2020 sous le signe de l’écologie. En effet, début janvier ils ont annoncé l’acquisition de panneaux solaires qui, installés sur les quatre sites, permettront de couvrir 11% de leur consommation électrique. Par ailleurs, HIS souhaite impliquer activement non seulement les membres de son personnel, mais aussi, vu leur statut d’hôpital de proximité, la population elle -même dans ce projet et ce, grâce à l’investissement participatif. « L’installation des 3673 panneaux sur les 4 sites hospitaliers est réalisée sans apport financier de HIS puisqu’il s’agit d’un partenariat avec un installateur de panneaux et un tiers investisseur qui récolte une partie des fonds grâce à une participation citoyenne, via la plateforme de financement alternatif ECCO NOVA. Ce tiers investisseur a proposé de réserver, aux membres du personnel de HIS un accès prioritaire à cette opportunité de financement participatif. L’appel aux investisseurs sera ensuite élargi au grand public. » précise Catherine Fabry, Directeur des infrastructures HIS.

Le Centre Hospitalier Universitaire Brugmann (CHU Brugmann), quant à lui, affiche déjà depuis plusieurs années ses ambitions en matière d’éco-responsabilité. En effet, en dix ans, les deux sites de l’hôpital ont considérablement changé et ont ainsi accueilli de nombreux nouveaux bâtiments. Lorsque l’hôpital a entrepris la rénovation du site Paul Brien en 2009, il s’était fixé comme objectif de construire des bâtiments à faible consommation énergétique. Mis en service en 2012, ils ont d’ailleurs été désignés lauréat « Bâtiment Exemplaire » par la Région bruxelloise et Bruxelles Environnement. « Le but de ce projet était d’utiliser au maximum les énergies renouvelables pour le chauffage, mais aussi pour la production locale d’électricité… Nous avons ainsi installé une cogénération à l’huile de colza de 700kw et une chaudière à pellets de 640kw. Ces deux installations nous ont fourni, pour les meilleures années, jusqu’à 50% de chaleur et 17% d’électricité renouvelables, mais nous avons aussi rencontré beaucoup de soucis techniques. Pour nous c’est important d’être précurseur, de faire avancer les techniques du renouvelable, car c’est aussi une question de santé publique. », détaille Laurence Caussin, gestionnaire énergie au CHU Brugmann. Désormais, toutes les nouvelles constructions de l’hôpital ont une dimension éco-responsable et disposent de technologies permettant de réduire leurs consommations. Il y a un an, des panneaux solaires photovoltaïques ont été placés sur le site Paul Brien et prochainement, le site Victor Horta se verra doter de 2000 panneaux solaires photovoltaïques grâce, pour 30% de l’investissement, aux subsides européens du fond FEDER.

Alliance vertueuse  

En vue d’atteindre leurs objectifs en faveur de l’environnement et de l’énergie, les institutions de soins font parfois appel à des sociétés de services énergétiques enclines à les aider et à les accompagner dans leur démarche. Le Centre Hospitalier Régional Sambre et Meuse, par exemple, entend réduire drastiquement sa consommation d’énergie au cours de ces prochaines années. Concrètement, l’hôpital souhaite faire baisser sa facture énergétique de presque 300.000 euros. Pour ce faire, il a signé un contrat de performance énergétique (CPE) avec Engie. En vertu de ce contrat, la société est tenue de prendre en charge la gestion énergétique des bâtiments ainsi que la maintenance de ceux-ci durant dix ans, notamment en investissant dans des mesures d’économie d’énergie (optimisation de la cogénération, installation de panneaux solaires et d’éclairage LED, modernisation des chauffages, sensibilisation des différents acteurs interne à l’hôpital, etc.). La société promet à l’hôpital une réduction de 15,5% de sa consommation d’énergie.

Le CHR Sambre et Meuse n’est cependant pas le premier établissement hospitalier à signer un CPE avec le fournisseur d’énergie. En effet, en 2017, le Centre Hospitalier Régional de Huy fut le premier hôpital à signer un contrat de ce type avec Engie Cofely (filiale d’Engie) et projetait ainsi de faire baisser d’un quart leurs consommations énergétiques.

Des séniories vertes

Les maisons de repos ainsi que les maisons de repos et de soins ne sont pas en reste quant à la gestion durable de l’énergie. Le secteur des aînés compte en effet quelques établissements qui accordent une attention toute particulière aux énergies renouvelables, à l’image de la maison de repos et de soins « les Chardonnerets ». Le système de cogénération, qui alimente l’établissement et l’administration centrale du CPAS de Namur, a notamment permis de réduire les consommations d’énergie de 14,09% en quatre ans. L’institution de service public a d’ailleurs affirmé que les futures maisons de repos d’Erpent et de Salzinnes seront également dotées du même type d’équipement.

À Limbourg, la résidence « Léon d’Andrimont », a profité de ses travaux d’agrandissement pour se doter d’installations lui assurant une réduction de sa facture d’énergie. Ainsi, l’extension est non seulement équipée d’éclairage led mais compte également des panneaux photovoltaïques, des panneaux thermiques permettant de produire de l’eau chaude et des ventilations à double-flux à récupération d’énergie. Cependant, le directeur de l’intercommunale qui gère l’établissement, Bernard Ribourdouille, accorde une attention toute particulière à l’isolation. « À mon sens, le plus important et le plus simple, c’est de doubler l’isolant dans les parois extérieures. Augmenter l’isolation des murs extérieurs ne coûte pas grand-chose et diminue grandement le coût de chauffage. D’ailleurs les murs extérieurs de la nouvelle maison de repos de Stoumont comporteront probablement un isolant de 14 cm d’épaisseur et des panneaux thermiques y seront également installés. » confie-t-il.

Au travers de ces quelques exemples transparait la volonté des institutions de soins d’être des acteurs de premier plan en matière d’énergies renouvelables. En investissant dans des installations économiques et éco-responsables et en s’entourant de professionnels compétents en la matière, des collaborateurs internes ou des entreprises extérieures, elles s’assurent de prendre correctement le tournant du vert. Cependant, le chemin vers la transition énergétique reste encore long. « On doit mettre le paquet ! Si on veut être énergétiquement neutre d’ici quelques dizaines d’années, les petits efforts d’économie d’énergie ne suffiront pas, même s’ils contribuent bien évidemment à la démarche. On doit mettre plus de choses en place comme la production de gaz vert, à l’aide de biométhanisation, en milieu rural, par exemple. Si les établissements veulent parvenir à combler une partie de leurs besoins énergétiques à l’aide d’énergies renouvelables, ils doivent appliquer la stratégie du Trias Energetica à savoir, réduire ses consommations, avoir des techniques performantes de génération et d’utilisation d’énergie et enfin utiliser un maximum d’énergies renouvelables. », conclut Laurence Caussin.

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