L’importante mission de la Cellule Maltraitance du CHR et CHU de Liège

Il existe au sein de l’unité pédiatrique du CHU de Liège/Citadelle un service particulier. La Cellule Maltraitance, officiellement mise en place en 2016, accueille depuis près de vingt ans des enfants de 0 à 16 ans victimes de tous types de maltraitance. Ils y sont reçus par une équipe pluridisciplinaire composée de pédiatres, psychologues, assistants sociaux, psychomotriciens, neuropsychologues, pédopsychiatres et éducateurs spécialisés.  

Ces enfants, victimes d’abus, peuvent être admis de trois façons au sein de la Cellule Maltraitance : par une demande de bilan hospitalier réclamé par le Service d’Aide à la Jeunesse (SAJ) ou le Service de Protection de la Jeunesse (SPJ), par l’arrivée de l’enfant via les urgences, ou par le dépistage d’une situation de maltraitance ou à risque de l’être lors d’une consultation en pédiatrie. L’équipe de la cellule va alors “procéder à une évaluation des ressources familiales et de la pertinence ou non d’une hospitalisation”, explique le Dr Sandra Pannizzotto, pédiatre spécialisée en maltraitance infantile et coordinatrice de la cellule spécialisée. 

Le service, qui compte six lits, est confronté à 70 cas de maltraitance par an en moyenne, parmi lesquels on compte :  

  • 53 % de maltraitances physiques (bébés secoués par exemple) 
  • 14 % de suspicions d’abus sexuels 
  • 11,5 % de négligences graves 
  • 21,5 % d’évaluations des compétences parentales. 

Ces violences sont le plus souvent issues de maltraitances intrafamiliales. Pour l’équipe de la Cellule Maltraitance, il n’existe pas de cas type d’enfant maltraité, ces situations apparaissant auprès de toutes les couches sociales. Et le phénomène prend de l’ampleur, jusqu’à “exploser” durant la crise COVID-19, selon le Dr Pannizzotto. Il est donc de plus en plus difficile de répondre aux demandes qui affluent (5 en attente en moyenne). Actuellement, le taux d'occupation de l’unité hospitalière de la Cellule Maltraitance est de plus de 100%. 

Le parcours d’un enfant maltraité 

Les enfants pris en charge sont hospitalisés pour une durée de trois à quatre semaines. L’ONE recommande une durée de maximum de 35 jours d’hospitalisation. Au CHU de Liège/Citadelle, la moyenne est de 31 jours. Durant cette période, l’équipe de spécialistes va réaliser, à la demande des services d’aide à la jeunesse, des bilans psycho-médico-sociaux qui ne peuvent être réalisés en ambulatoire. “Une hospitalisation est notamment nécessaire lorsque l’enfant n’est pas en sécurité à l’extérieur. Le cadre de l’hôpital permet de protéger la parole de l’enfant et de garantir la neutralité des échanges”, explique la responsable de la cellule. 

Lors de l’admission de l’enfant, un premier bilan médical est réalisé. “Selon les cas, nous faisons parfois appel à d’autres spécialités au sein de l’hôpital : neurologues, radiologues, etc. Les plus jeunes patients, qui n'ont pas accès à la parole, sont pris en charge par une psychomotricienne qui évalue leur développement psychomoteur et leur capacité relationnelle avec les autres enfants et les adultes.” 
Durant la période d’hospitalisation, les enfants bénéficient également d’entretiens psychologiques individuels. Ils peuvent se rendre à l’école de l’hôpital et participer à des activités thérapeutiques encadrées par des éducateurs : ateliers culinaires, sorties foot, etc. Des bénévoles présents dans le service effectuent par ailleurs avec ceux qui le souhaitent des jeux et des bricolages. 
Des psychologues et assistants sociaux observent quotidiennement les patients lors des moments clefs de leur journée (par exemple le repas ou la mise au lit) afin d’analyser leur comportement (le rapport à la nourriture, les relations aux autres par exemple). Ces observations seront détaillées dans le rapport final.  

Les familles sont elles aussi intégrées au processus par des entretiens psychosociaux et des visites en présence d’éducateurs spécialisés dans le but d’analyser la dynamique familiale. 
 

Et après ?  

Au terme des trois à quatre semaines, un bilan est remis aux parents puis au service demandeur (SAJ, SPJ) afin d’orienter l’enfant à l’issue de son hospitalisation. Différents cas de figure peuvent se présenter. Soit l’enfant rentre à la maison à certaines conditions (60 % des cas), soit il est placé dans une structure d’accueil adaptée, ou encore il reste à l’hôpital jusqu’à ce qu’une place d’accueil se libère. 

“Ce dernier cas de figure reste plutôt rare, car nos contacts et collaborations sont très efficaces avec les différents services qui nous mandatent. Les organismes de placement de l'Aide à la jeunesse souffrent toutefois d'un manque de place de plus en plus problématique”, conclut le Dr Pannizzotto. 

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