Pourquoi le domicile est devenu un pivot du système de soins
En tant que fédération patronale d’institutions de soins wallonnes, santhea défend une organisation des soins qui repose sur des parcours fluides, coordonnés et centrés sur les besoins réels des patients. Le domicile s’inscrit pleinement dans cette vision.
En effet, les données observées dans plusieurs pays européens montrent que lorsque les soins s’appuient davantage sur le lieu de vie du patient, les bénéfices sont multiples : continuité renforcée, meilleure prévention des complications, réduction des réhospitalisations inutiles et amélioration du confort de vie.
Nous pouvons nous inspirer de ces expériences, tout en tenant compte de notre propre contexte institutionnel, organisationnel et démographique. L’enjeu n’est pas de dupliquer un modèle, mais de tirer des enseignements clairs : le domicile peut devenir un levier pour renforcer la cohérence du système de soins.
En France, les travaux de l’ANAP (agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale) sur l’hospitalisation à domicile illustrent bien cette tendance : des dispositifs capables de prendre en charge, chez le patient, des soins habituellement réalisés à l’hôpital, avec des résultats probants en termes de qualité et de sécurité.
Les débuts de l’hospitalisation à domicile en Belgique
En Belgique, nous ne sommes qu’aux balbutiements de l’Hospitalisation à Domicile (HAD). En effet, la mise en place structurelle de celle-ci date de juillet 2023 et tous les hôpitaux ne s’y sont pas encore mis. Il existe encore des réticences du fait d’un financement jugé trop peu généreux et de l’organisation que cela demande de mettre en place.
Hormis les considérations financières, nous sommes clairement défenseurs de ce type d’organisation des soins. Santhea a d’ailleurs fait partie des contributeurs à la réalisation de cette réforme et joue encore un rôle important aujourd’hui, en participant activement au groupe de travail INAMI dédié à cette thématique.
Il est essentiel de promouvoir ce type de prise en charge et à terme, de l’élargir à d’autres traitements qu’uniquement l’antibiothérapie et les traitements anticancéreux. Il faudrait sans doute rendre son organisation plus souple (par exemple en termes de médicaments autorisés) tout en définissant davantage le rôle et les responsabilités de chacun des acteurs (par exemple au niveau de la gestion des déchets). Nous espérons aussi qu’à terme les patients en MR-MRS puissent en profiter, sans que cela pose un souci au niveau du financement. Pour développer davantage l’HAD en Belgique, la coordination avec les structures du domicile est indispensable. Ils représentent un maillon essentiel dans cette nouvelle forme de prise en charge.
Construire un continuum de soins cohérent : un enjeu collectif
Pour santhea, la question n’est pas de savoir si le domicile doit être renforcé, mais comment l’intégrer de manière cohérente dans le parcours du patient.
Cela suppose de :
- mieux articuler les interventions à domicile avec les prises en charge hospitalières et ambulatoires
- soutenir les organisations de terrain afin qu’elles puissent remplir cette mission dans des conditions réalistes
- anticiper les besoins croissants liés au vieillissement et aux pathologies chroniques
- favoriser des trajectoires de soins continues, lisibles et adaptées.
Cette orientation s’inscrit dans la philosophie défendue depuis longtemps par santhea : un système de soins organisé de manière collaborative, fondé sur la confiance et aligné sur les besoins des patients wallons.
À l’occasion de la Journée mondiale de la santé à domicile, santhea rappelle que le domicile n’est pas un « ailleurs » du système de santé.
C’est l’un de ses piliers.
Un espace où peuvent se renforcer la qualité, la continuité et la pertinence des soins — à condition de lui accorder l’attention, les moyens et la coordination nécessaires.


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